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Appelé à la cour d’Angleterre, en 1632, Van Dyck devient alors pour Charles Ier ce que Titien avait été pour Charles-Quint : l’artiste qui fixa pour la postérité l’image du souverain et sa famille (Portrait de Charles Ier en habit de l’ordre de la Jarretière, Portrait des princesses Elizabeth et Anne (esquisse), Portrait des Princes Palatins). Peintre de cour résident, anobli par le roi dès son arrivée, traité libéralement, Van Dyck achève de devenir une incarnation du peintre gentilhomme vivant dans l’intimité du roi. Avec une subtilité inégalée, il joue des codes du portrait pour réunir dans une même représentation la vérité de l’homme et la grandeur du souverain.
Van Dyck ne fut pas seulement le portraitiste de Charles Ier et de sa famille, il fut celui d’une nation, l’Angleterre des Stuart et d’une époque, bientôt anéantie par la Guerre civile et la République puritaine, la période caroline. Il laisse une œuvre de portraitiste très abondante et d’une qualité qui demeure élevée en dépit d’une intervention de plus en plus fréquente d’un atelier très compétent.
Habillés d’une manière plus chatoyante que ceux des Pays-Bas espagnols, souvent placés en plein air (Portraits des époux Killigrew), les modèles anglais de Van Dyck témoignent presque toujours d’une grande impassibilité propre à la société de cour. Ce détachement qui est heureusement contrebalancé par une fantaisie vestimentaire qui tend à les héroïser en les plaçant dans un climat théâtral ou romanesque diffus (Portrait d’Olivia Porter).
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